Nous sommes parfois attristés parce que les enfants semblent ne pas s’intéresser à l’enseignement qui leur est apporté. On pourrait alors en déduire qu’ils n’ont pas soif des choses de Dieu. Je dirais plutôt qu’ils ont très soif, mais les enfants ne savent pas que c’est des choses de Dieu qu’ils ont soif.
Tant que l’être humain n’est pas réconcilié avec son Créateur, il vit dans l’insatisfaction, il ressent un manque. Il va essayer de combler ce vide par toutes les opportunités que le monde lui offre, en vain. Nous savons que cette soif, c’est le besoin de Dieu qui est inscrit au fond de son cœur, et que seul Dieu peut y répondre. Les enfants font partie de cette humanité frustrée et ils ressentent le besoin d’être réconciliés avec leur Créateur, même s’ils ne savent pas que c’est de cela dont il s’agit.
Une des clés de la réussite de notre mission est là : savoir dévoiler aux yeux des enfants la vraie source, les y conduire, et leur faire goûter de son eau.
Comment s’y prendre ?
Préparer un argumentaire
Tout d’abord, notre leçon ne doit pas être un discours imprécis, au cours duquel nous lâchons des vérités bibliques ou des versets, en comptant sur la puissance du Seigneur pour accomplir l’oeuvre escomptée dans le coeur des enfants. Cette façon de procéder peut “fonctionner” pendant un temps, et le Seigneur, qui est bon et compatissant, peut malgré tout donner quelques fruits à ce travail.
Mais à la longue, les enfants ont l’impression qu’on leur dit toujours la même chose… et après plusieurs années, ils risquent d’être “vaccinés” contre l’enseignement biblique, parce qu’ils l’auront perçu comme ennuyeux et routinier. C’est une des principales raisons de l’éloignement des enfants de l’église dès qu’ils deviennent des ados. Le fait de croire ne met pas de côté notre intelligence. Les enfants, qui sont curieux et avides d’apprendre par nature, aiment être enseignés des choses de Dieu, MAIS OUI ! A nous les monos, de leur préparer de bons petits plats spirituels à la façon de Dieu.
Donc, notre leçon doit être réfléchie, organisée comme un argumentaire. Elle doit nous permettre de :
- éveiller l’intérêt de l’enfant
- faire appel à sa raison
- toucher son coeur
- l’amener à agir
Structurer
Ensuite, elle doit être structurée, c’est à dire qu’elle doit comporter un plan :
- introduction (accroche)
- développement (en 3 points maximum)
- conclusion
Adapter
Puis, son contenu, sa forme et sa présentation doivent être adaptés aux capacités de l’enfant selon son âge (lire “Les caractéristiques de l’enfant selon son âge). Ce n’est pas une option, c’est une absolue nécessité. L’enfant ne peut pas se mettre à notre niveau ; c’est à nous de connaître ses limites, ses capacités, ses besoins et de mettre notre enseignement à sa portée.
Un repère : si, lorsque vous préparez une leçon, vous ne trouvez pas d’application à l’enfant (c’est à dire ce qu’il pourra mettre en pratique dans sa vie suite à votre enseignement), c’est que le sujet abordé est d’un niveau trop élevé ou trop compliqué pour lui. Ce thème représente un “steak”, alors que l’enfant en est encore au lait… Une étude, un thème, qui a pu nous faire beaucoup de bien à nous, en tant qu’adulte, peut être inabordable pour des enfants. Savoir apporter aux enfants un enseignement à leur portée, c’est une des principales difficultés que rencontrent les moniteurs. De même que savoir s’arrêter de développer…
N’oublions pas que l’enfant n’est capable de recevoir qu’une seule vérité biblique à la fois. Nous ne pouvons pas faire le tour d’un sujet en une seule séance. Il vaut mieux enfoncer un clou à la fois, plutôt que de taper un peu partout sans réelle efficacité. A la fin de la séance, les enfants doivent être en mesure de dire quelle vérité leur a été enseignée. Peut-être craignez-vous de les lasser. Si vous variez suffisamment les activités autour du thème enseigné (chant, jeux, questions, dessin, mime, etc), ils n’éprouveront aucune impression de redite.
Rendre attrayant
Enfin, aussi intéressante soit-elle,la leçon doit être attrayante, si nous voulons gagner les enfants ; elle doit être illustrée et véhiculer l’enthousiasme et la joie, la foi et la reconnaissance. Comment expliquer que des foules de gens, sans instruction pour la plupart, pouvaient écouter l’enseignement du Seigneur Jésus pendant des heures ? Le Seigneur savait éveiller l’intérêt de ses auditeurs en collant à leur vécu, il savait se mettre à leur portée en utilisant leur langage, en illustrant au moyen de paraboles, d’exemples, et il savait aussi transmettre sa ferveur et sa joie.
Maîtriser le contenu
Lorsque j’ai commencé à enseigner les enfants (j’avais un vingtaine d’années), je me suis rapidement heurtée à une difficulté inattendue : comment énoncer clairement ce que je croyais ? Bien que née dans une famille chrétienne, ayant entendu la Parole de Dieu depuis mon plus jeune âge, j’éprouvais de grandes difficultés à expliquer ma foi et à justifier ce que je croyais depuis des années.
En fait, je connaissais par cœur (ou presque) toutes les histoires bibliques, mais j’étais ignorante des concepts, des enseignements, des doctrines contenus dans la Bible.
Ces vérités bibliques sont les appuis solides sur lesquels le chrétien, adulte ou enfant, construit sa foi. A défaut de recevoir ces fondations, il avance au grès de ses sensations, de ses impressions, de ce qu’il entend des uns ou des autres : il reste fragile. Que penseriez-vous d’un professeur de maths qui connaît approximativement les maths ? Et pourtant, certains moniteurs ne connaissent la matière qu’ils enseignent que de façon très approximative… Si c’est votre cas, il n’est pas trop tard pour faire le tour des principales doctrines bibliques (parcourez les rayons d’une librairie chrétienne et demandez conseil à votre pasteur) afin de vérifier l’exactitude de votre enseignement.
Une idée : on peut aider les enfants à assimiler les doctrines bibliques en leur demandant, de temps à autre, d’expliquer ce qu’ils croient, par exemple pourquoi ils sont certains d’être sauvés, pourquoi ils ne seront jamais condamnés pour leurs péchés s’ils ont cru en Jésus, etc. Non seulement, ils seront affermis, mais lorsque l’occasion de témoigner se présentera à eux, ils sauront trouver les mots pour parler aux autres de leur foi.
Par ailleurs, connaître leur Seigneur, ce qu’il a fait pour eux et ce qu’il continue de faire jour après jour leur donnera de multiples raisons de le louer et les encouragera dans l’adoration.
Voir aussi :
Adapter l’enseignement à l’enfant
Enseigner la doctrine aux enfants ? Oui !
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